Six ans après l’élaboration du premier projet associatif, il devenait nécessaire de l’adapter tant aux réalités économiques, réglementaires, associatives qu’au public accueilli.
Le 2 février 2013, l’ensemble des membres du Conseil d’Administration de l’APEI s’est réuni en séminaire de réflexion afin de refonder une véritable politique associative et d’action familiale.
Celle-ci s’imposait d’autant plus que le transfert des autorisations au GCMS 3S déchargeait grandement l’APEI de son rôle de gestionnaire pour la recentrer sur sa première mission, celle du contact avec les familles et les personnes handicapées à travers l’action associative et familiale.
Un plan d’action, centré sur la rencontre avec les familles et les personnes handicapées en vue de recueillir leurs attentes, a été élaboré.
Chacun des membres du Conseil d’Administration a réaffirmé sa volonté de placer l’action associative et familiale au cœur des missions de notre association et de s’y investir personnellement afin de contribuer à la réussite de ce projet.
Aujourd'hui, l'A.P.E.I. de Sarrebourg poursuit sa mission à travers le Groupement 3S répondant ainsi aux besoins des familles et des personnes handicapées à travers 3 pôles :
Le tout représente à ce jour un accueil de 245 enfants, adolescents et adultes handicapés mentaux et professionnels. Une soixantaine de famille sont adhérentes de l’APEI.
Pour l’ensemble du Groupement 3S, ces données s’élèvent respectivement à 676 personnes accueillies et 228 emplois temps plein de professionnels.
Notre réflexion nous a amenés à faire le constat suivant :
Si nous voulons que la politique mise en œuvre par le Groupement 3S corresponde réellement aux attentes des associations constitutives et à travers elles les familles qu’elles représentent, il est absolument primordial que celles-ci mènent une politique associative et familiale qui permette de faire remonter les attentes des familles et des personnes handicapées, en permettant l’expression de celles-ci à travers des instruments adaptés tels :
Tout ceci ne pourra se faire que si nous sommes déterminés à aller à la rencontre des familles et en prenant un soin tout particulier à la participation des personnes handicapées au sein de notre association.
Depuis son origine, comme bon nombre d'associations de parents d'enfants handicapés mentaux, l'APEI de Sarrebourg s'est développée autour d'une mission fondamentale :
rendre la vie plus aisée pour toutes ces personnes que les hasards de la vie avaient frappées, et frappent toujours, d'une déficience intellectuelle, pour les personnes elles-mêmes et bien entendu pour leurs familles.
A cette première mission fondamentale de solidarité s'en ajoutent deux autres qui la fondent et la structurent, le respect de la différence et la croyance indéfectible que l'humanité ne s'épuise pas dans une norme intellectuelle.
Certes, nous voulons situer notre projet dans la continuité des valeurs fondatrices qui ont inspiré les pionniers de notre mouvement, mais sans renier l'histoire, nous ressentons la nécessité de revendiquer une action fortement arrimée à la logique des droits de l'homme et à une idée d'une association conçue, avant tout comme un lieu de rencontre.
Oser la rencontre, telle pourrait être notre devise.
Nous voulons être à côté des plus faibles et non être au-dessus, devant, être ceux qui décident de tout. Nous vivons la fragilité non comme un frein mais comme une force.
Pour cela, il était important que l'APEI se positionne clairement par rapport à trois sujets majeurs :
Ce thème n'a rien d'une évidence.
Nous nous sommes ainsi aperçus qu'il n'était pas facile :
Si nous avons voulu éviter l'écueil d'une adhésion trop facile au concept de dignité de la personne handicapée mentale, c'est parce qu'il nous semblait fondamental de le structurer de manière plus théorique.
Nous avons ainsi cherché dans notre histoire de parents, dans nos convictions de citoyens, les fondements de cette approche.
A partir de ce travail, il nous semble possible d'affirmer que si une définition médicale du handicap intellectuel, fondée principalement sur une mesure de ce qu'on appelle l'intelligence (et donc de ses corrélats, quotient intellectuel, âge mental, etc...) peut toujours paraître légitime, elle ne peut, en aucun cas être exhaustive pour définir la personne dans son interaction avec autrui.
Ce qui signifie, par exemple, qu'à un degré de déficience comparable, ne vont pas d'une part, correspondre des individus et des comportements semblables, ce qui signifie déjà qu'il faut renoncer à une réduction trop simpliste d'une personne à son "déficit", et d'autre part, que l'environnement peut réduire ou augmenter les incapacités et les difficultés d'une personne.
Bien que porteuse d'un déficit intellectuel, la personne handicapée mentale est aussi le fruit d'une histoire particulière, d'interactions particulières, d'une éducation particulière, d'un être au monde particulier qui la rendent sujet, comme nous tous. C'est l'humanité qui se construit avec elle et à travers elle comme pour tous les autres sujets humains. Nous réaffirmons la primauté donnée à la rencontre.
Cette conviction nous paraît fondamentale pour affirmer d'une part :
- que la définition de humain ne se limite pas à une norme intellectuelle,
et d'autre part que par sa dimension historique et relationnelle :
- la personne handicapée mentale est, comme toute autre personne, un sujet de droits et par cela même un citoyen
et qu'enfin :
- comme pour tout être humain, c'est par l'éducation et la rencontre que doit se construire sa pleine citoyenneté.
Nous verrons plus loin, dans le chapitre intitulé "ce que nous voulons réaliser aujourd'hui", les implications et les conséquences de cette position.
L'APEI affirme en effet depuis toujours, en cela confortée par les derniers textes réglementaires que la famille doit être d'une part :
- la première ressource de l'association tant sur le plan de l'information nécessaire à une bonne conduite des projets individuels que sur celui de la participation aux activités militantes,
d'autre part :
- un partenaire incontournable des professionnels dans l'accompagnement des projets et l'évaluation même des différentes activités.
Mais il ne suffit plus d'affirmer ces positions sans par ailleurs tout mettre en place pour concerner davantage les familles et leur laisser la place qui leur revient de droit.
L'APEI revendique donc son histoire et sa culture fondées sur une action volontaire et militante mais qui doit aujourd'hui être revitalisée par des modes de fonctionnement rendant les familles, les administrations, les adhérents plus concernés et participatifs.
L'APEI croit aussi aujourd'hui à une dynamique d'action solidaire à l'égard de tous les types de handicap mental, quels que soient l'âge des personnes, leurs activités et leurs problématiques indépendamment de sa capacité à répondre concrètement à toutes les demandes et à apporter toutes les réponses.
L'APEI réaffirme ses vertus militantes à travers une action d'implication qui doit rassembler l'ensemble des acteurs directement concernés par cette problématique mais également tous les décideurs de son environnement et de la cité.
Conformément aux textes de loi régissant l'organisation du secteur et notamment les décrets de la loi du 2 Janvier 2002, l'APEI de Sarrebourg a décidé de mettre en place une vraie logique de réalisation des projets individuels.
L'APEI sera donc attentive à ce qu’au sein du Groupement 3S :
Pour cela, l'APEI mettra en place des procédures de contrôle permettant de vérifier sur les plans qualitatif et quantitatif cette exigence.
L'APEI a affirmé plus haut un certain nombre de valeurs, notamment celle qui consiste à considérer la personne handicapée mentale comme une personne à part entière. Comme pour toute personne donc, c'est par l'action éducative que l'on arrivera à accompagner l'émergence de sujets les plus autonomes possibles, malgré le déficit intellectuel.
C'est grâce à cette action que sera accomplie la principale mission des établissements et services gérés.
Cette action éducative doit donc s'appuyer sur la volonté et le savoir-faire des équipes afin de :
L'ambition de notre action éducative consistera certes à tirer les usagers par le haut mais en s'efforçant, comme les textes nous y invitent, à sortir des contraintes d'une productivité aveugle, notamment au sein des structures de travail protégé.
L'APEI de Sarrebourg souhaite promouvoir une logique d'accompagnement à la construction d'un projet tout au long de la vie structurée et ambitieuse.
Cette volonté passe, entre autres, par une réflexion sur la nature de l'accueil et des orientations.
L'APEI revendique donc sa mission principale qui consiste à apporter les réponses les plus adaptées aux besoins des personnes accueillies.
De ce fait, l'APEI refuse toute orientation qui ne correspondrait pas à sa mission et à ses statuts. L'APEI affirme donc que sa vocation consiste à accueillir d'abord les enfants, adolescents et adultes handicapés mentaux quelles que soient la nature et la gravité de leur déficit intellectuel.
Elle veut favoriser l'insertion et le maintien des jeunes, qui le peuvent, dans le milieu ordinaire et s'engage à réfléchir à toute solution innovante permettant d'assurer à la fois leur insertion mais également la possibilité de retour vers le milieu spécialisé dès lors que surgiraient des difficultés de quelque ordre que ce soit.
D'où l'importance :
En définitive, l'APEI de Sarrebourg veut, par l'écoute, le soutien, la recherche de la participation optimale de la personne handicapée mentale et de sa famille, la valorisation de son potentiel, offrir à la personne handicapée mentale toutes les conditions favorisant le plus d'autonomie et sa socialisation via un accompagnement éducatif de qualité permettant d'offrir à la personne handicapée mentale qualité de vie et équilibre psychologique.
L'Association des parents, de personnes avec handicap et de leurs amis de la région de Sarrebourg, dénommée A.P.E.I. a pour buts essentiels d’aller à la rencontre pour :
A cette fin, l'A.P.E.I. s'engage, dans la limite de ses moyens, à :
L'A.P.E.I. met en œuvre tout ce qui précède dans un plein esprit de solidarité afin d’assurer la pérennité de la vie associative.